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Gratin de courbettes et gros fayots

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Faux-culs. La douzième journée mondiale du compliment se tient demain. Sauf que derrière la flatterie se cache souvent la vacherie.
La reine Beatrix des Pays-Bas, avec sa belle-fille Maxima, le jour de son abdication en faveur de son fils, le 30 avril 2013. (Photo Dylan Martinez. Reuters)
publié le 27 février 2014 à 19h56

«Oh, comme tu es bien mis, comme tu as l'air intelligent, comme tu parles bien, comme tu irradies…» Encore ? «Oh, comme tu es habile, comme tu analyses bien, comme tu domines ton monde.». Encore ? C'est la journée des lèche-bottes demain. Oui, le 1er mars, c'est la «journée mondiale du compliment», et ça va flatter de tous les côtés. L'exercice, quand on n'en est pas familier, n'est pas forcément évident. Mais, avec un minimum d'efforts, on peut arriver à dire exactement ce qui fait plaisir à entendre. Dans le monde du travail, en famille, dans les relations internationales, le ressort a fait ses preuves. Appelons cela courbettes, flagornerie, cirage de pompes… Prêts pour vingt-quatre heures dégoulinantes de brosse à reluire ?

Soyons honnêtes un quart de seconde, le compliment est rarement sincère. C'est un outil, plus ou moins grossier, pour obtenir quelques faveurs. Séduire et faire sa cour, mais sans classe. De quoi devenir totalement parano si, samedi, un «tu as bonne mine, toi, ce matin !» est suivi d'un «absolument délicieux tes salsifis !» Un minimum de discernement sera en tout cas requis.

«Si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix…» Malgré ça, le compliment ne serait pas très français. Hans Poortvliet, l'initiateur batave de cette journée, n'a toujours pas d'ambassadeur dans l'Hexagone, après onze éditions révolues. Il a pourtant bien tenté de faire la promotion de son invention, la