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Libération

Diable de whisky de Tasmanie

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publié le 21 mars 2014 à 19h06

C’est un whisky qui est sorti comme un diable de sa boîte. C’est peut-être un diable de Tasmanie puisqu’il nous vient de cette île d’Australie où l’air est si pur qu’il sert à étalonner celui du monde entier. Petit paradis écologique, la Tasmanie est connue pour ses coopératives laitières. En 1996, l’une d’elles, Betta Milk, chercha à diversifier ses crémeuses activités. L’esprit malté soufflant fort cette année-là, son propriétaire, monsieur House, fit la rencontre d’un certain monsieur Poke, distillateur de son état. Qui sut le convaincre que le lait, c’était bien dans le thé, mais qu’à l’apéro, il fallait passer à autre chose.

La petite laiterie Betta Milk se lança, en 1997, dans la production d'un, de deux, de trois, et finalement de quatre whiskies, sous le nom d'Hellyers Road, la route qui passe devant. Selon Mark Littler, le directeur de la distillerie qui nous a raconté cette édifiante histoire, «à présent, notre production augmente chaque année de 20 à 25% pour la seule Australie». Pas mal !

Les chagrins diront : ben quand même, passer du yogourt au pur malt, c’est un peu fort de café. C’est oublier que les whiskies sont nés aussi à la ferme en Ecosse. Bref, les voilà qui débarquent en France dans 130 points de vente. Comme le vent souffle à 40 km/h sur la Tasmanie, le porte-étendart de Hellyers Road s’appelle Original-Roaring 40’s, vendu 55 euros. C’est plutôt un whisky pour demoiselles à la sortie de la messe, très doux, féminin, crémeux en bouche comme un