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Libération
Récit

Ni enfant, ni regret

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A rebours de la société, ils ont choisi de ne pas enfanter. Souvent mal compris, voire malmenés, ces non-conformistes annoncent-ils un courant ?
On compte aujourd'hui en France 5% de sans-enfant parvenus au terme de leur «vie féconde», selon les chercheuses de l'Ined. (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)
publié le 23 mars 2014 à 17h56
(mis à jour le 26 mars 2014 à 11h19)

Ils résistent. Ils bravent l’une des plus fortes injonctions de la société. Ils ne veulent pas d’enfant. Est-ce le début d’une tendance ? Une simple passade ? En France, pays qui se glorifie de ses baby-booms, la fécondité se tasse : pour la première fois, en 2013, elle est passée à 1,99 enfant par femme, donc sous le seuil des 2. En Europe, la décroissance est quasi générale, aux Etats-Unis aussi. De quoi aiguiser la curiosité des démographes de l’Institut national des études démographiques (Ined) qui, en février, cherchait à décortiquer le phénomène dans un rapport intitulé «Rester sans enfant, un choix de vie à contre-courant».

Les chiffres sont là : on compte aujourd'hui 5% de sans-enfant parvenus au terme de leur «vie féconde», comme disent les chercheuses de l'Ined Charlotte Debest et Magali Mazuy. Ils risquent fort d'être rejoints par des plus jeunes. Une bande d'insoumis qui revendiquent leur manque d'envie d'enfanter. Alors qu'ils sont encore en âge de le faire.

Liberté. Ceux-là, qui sont-ils ? Des hommes et des femmes qui se sentent tout simplement bien sans enfant. Ils sont tantôt Ginks (Green Inclination No Kids), des écolos militants de la décroissance de la population ; tantôt en rébellion contre la société et ses règles du jeu ; parfois totalement investis dans leur boulot ; parfois seulement épris de liberté.

Sitôt l'étude de l'Ined parue, un déferlement de réactions en forme de «Des enfants ? non merci !»