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Libération
Témoignage

«Pourquoi ajouter un être à une planète surpeuplée ?»

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Cédric, 33 ans, chauffeur de bus à Rennes et créateur d'une boutique en ligne d'articles de camping, et Nathalie, 30 ans, animatrice culinaire.
publié le 23 mars 2014 à 17h56

Cédric «Je n'ai pas eu l'occasion de fréquenter beaucoup de petits. Je n'ai pas la fibre paternelle. Je ne connais pas le désir de créer un foyer, de fonder une famille. Je suis fils unique, élevé par une mère célibataire qui avait coupé les ponts avec ses parents. Cette question d'avoir ou non des enfants, je ne me l'étais même pas posée avant de rencontrer ma compagne. Je n'y avais jamais réfléchi. Au bout de trois ou quatre ans de vie commune, quand il a été clair que nous avions une relation durable, je me suis dit : "Tiens, pourquoi pas un enfant un jour, ça pourrait être une jolie chose à faire." La raison a vite repris le dessus. Nous avons simultanément réalisé que cela ne correspondait pas à notre type de vie. Nous aimons les voyages, nous accordons beaucoup d'importance à nos carrières, et nous avons chacun besoin de nous épanouir personnellement, d'avoir la liberté de nous développer.

«D’autres arguments sont venus me conforter. Il y a notamment le système éducatif français : il est trop formaté et ne fait pas appel à la créativité. Donc pour nous, d’office, un enfant aurait impliqué une éducation à la maison, ce qui prend beaucoup de temps. Et puis, on ne voit pas l’intérêt d’ajouter encore un être humain, pour notre seul plaisir, à une planète surpeuplée qui détruit son écosystème. Dans l’état actuel, c’est donc niet. Dans notre cercle d’amis, quand je dis cela, cela interloque un peu les femmes, mais pas les hommes.