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Dans le Bordelais, après la grêle, vient le bio temps

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Tu mitonnes !dossier
publié le 28 mars 2014 à 17h16

Pour une fois, la bouteille était venue à nous. Une jeune femme tenait à faire connaître le travail d’un vigneron touché par la grêle, et qui tente de se relever en proposant d’adopter des pieds de vigne, contre avance en trésorerie, journées au domaine pour apprendre le métier, et une caisse de bouteilles chaque année. Le vin était franc du collier, assez simple mais soutenu par une tension intéressante et une petite note intrigante à la fin, quelque chose du fruit exotique.

Ludovic Barthe voulait devenir informaticien, et pas la huitième génération de vignerons du domaine familial. Mais après son bac, son père est tombé malade juste au moment des vendanges. Du coup, il s'est retrouvé à s'investir, participer aux vinifications. Et a découvert qu'il prenait plaisir à «créer du vin».

Parti sac à dos en Australie, il a exercé pour des domaines industriels comme pour un petit vigneron «qui travaille 18 cépages différents sur 19 hectares». Retour à Bordeaux, fac «viti-œno». Puis reprise du domaine familial.

La cinquantaine d'hectares (tout de même) a été convertie en bio avant d'en passer une quinzaine en biodynamie. Ludovic Barthe travaille en tenant compte des cycles de la Lune, soigne et prévient les maladies à l'homéopathie, n'utilise plus de produits chimiques, limite. Il cherche le fruit et l'équilibre, «l'harmonie».

Puis, cet été, le 2 août, l’hiver est tombé d’un coup sur tout le Bordelais : 7 000 hectares d’entre-deux-mers détruits sous la grêle,