Pas de congé maternité pour les femmes qui ont recours à une mère porteuse. Telle est la position de la Cour européenne de justice (CEJ) qui siège à Luxembourg. Les cas qui lui étaient soumis étaient britanniques et irlandais. Aucunement français, pas de doute là-dessus, la gestation pour autrui (GPA) est interdite en France. Mais les refus opposés à ces deux femmes valent qu’on s’y arrête malgré tout. Pourquoi ? Parce qu’en France, très souvent, les opposants à la GPA martèlent que, même si les autorités françaises excluent de légaliser le recours aux mères porteuses, l’Europe, elle, y serait favorable… Baratin total.
Non, l’Europe n’est pas prête à donner les mêmes droits aux mères «naturelles» et à celles qui passent par le ventre d’une «porteuse». Dans les textes, ces dernières sont appelées les mères «commanditaires».
Ainsi, Madame D., employée dans un hôpital du Royaume-Uni, a conclu une convention de mère porteuse telle que la loi britannique l’autorise. L’enfant a été conçu à partir du sperme de son compagnon et de l’ovocyte d’une autre femme. Après la naissance, ils ont obtenu en couple l’autorité parentale permanente et totale, comme prévu là encore par la loi. Madame Z., elle, est une enseignante irlandaise atteinte d’une affection rare qui la prive d’utérus : elle ne peut donc pas mener une grossesse, même si ses ovaires fonctionnent. C’est avec un de ses ovocytes et du sperme de son mari qu’un embryon a été créé puis placé dans l’utérus «sain» d’une mère porteuse