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Libération

Quand un père et son enfant font la paire

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publié le 30 mars 2014 à 19h36

Il attaque : «Je le sentais vraiment très fort dans tout mon corps.» Il précise : «J'ai crié sur tous les toits : "on est enceinte !" pendant toute la grossesse ; notre grossesse.» Quand l'enfant paraît, il écrit : «Evidemment, on met neuf mois à se préparer, mais on ne réalise pas vraiment tant qu'il n'est pas sorti du ventre […]. Je suis père : ça y est». Et il enchaîne sur l'émoi qu'il y a à habiller, nettoyer, changer un bébé, accomplir toutes ces tâches lors desquelles «on côtoie le mieux son enfant […] qu'on se fond l'un dans l'autre, qu'on s'imprègne l'un de l'autre, qu'on est en osmose.» Comme dans un journal de bord mû en roman, l'écrivain et traducteur Mathias de Breyne narre de petits gestes en fous rires le Quotidien heureux d'un père et de son bébé.

Quelque cent pages de douces observations, au plus près de l'éveil d'un tout petit dont se gargarisent la plupart de ceux qui deviennent parents. Tôt ou sur le tard. Qu'importe. Avec un rien de mièvrerie, forcément. Avec beaucoup d'émerveillement sûrement. Sauf que là, sans fausse pudeur, c'est un père, un homme de 40 ans, qui prend seul la parole. Sans faire son fier sur l'air des «nouveaux pères qui assurent au lave-linge et au bac à sable».

Sans grand discours sur la nécessaire évolution de la paternité au fil des âges, sans l'agressivité de certains qui, en ce moment, crient à la garde alternée obligatoire en cas de divorce, avec parfois des dérapages sur une su