Elles. Maïwen, 32 ans, et Jeanne, 28 ans, deux femmes, un couple. Leur désir d'enfant est venu progressivement et ne les lâchera plus. Elles ont d'abord envisagé l'adoption. Si la loi les y autorise désormais, la réalité est tout autre. Se présenter en couple homo, c'est se fermer les portes de nombreux pays. Elles renoncent à se présenter en tant que célibataires, ne supportant pas les mensonges et autres camouflages nécessaires («retirer la deuxième brosse à dent dans la salle de bains, mettre à la cave les photos…»).
Restait la procréation médicalement assistée (PMA), avec don de sperme. Elles ont choisi la Belgique qui propose un don «ouvert»: à sa majorité, si l'enfant le souhaite, il pourra avoir accès à ses origines, rencontrer son donneur. «Pour nous, lui laisser le choix était primordial.»
Un premier rendez-vous a eu lieu à l'hôpital public de Liège, «boule au ventre dans la salle d'attente, préparées comme pour un entretien d'embauche». Mini-cours de biologie, explications pratiques et surtout «aucun jugement de valeur» de la part de l'équipe médicale. Rien à voir avec la France où «nous avons obtenu le droit d'élever des enfants mais toujours pas de les concevoir», disent Jeanne et Maïwen. A la sortie, Maïwen «plane», Jeanne a «l'esprit libre et le cœur rempli», mais en France, c'est le «retour sur terre».
Maïwen, qui portera l'enfant, enchaîne les rendez-vous médicaux dictés par son cycle menstr