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Le pétillant naturel d’Auvergne : qui s’y frotte s’y Pink

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publié le 18 avril 2014 à 19h16

Ce soir-là, un ami nous sert à l’apéritif un champagne assez renommé, alors qu’un copain, quelques heures plus tôt, m’avait fait découvrir un délice auvergnat. Un pétillant naturel (méthode consistant à capturer le gaz en mettant le vin en bouteille pendant la fermentation), bouteille pour le printemps, ou l’été qui viendra. Robe rose pâle, bulles très fines, nerveuses. Arômes de fruit délicats, pointe de sucre résiduel équilibrée d’une très belle acidité. Ce vin pétillant abordable, «Pink Bulles», tenait haut la dragée au champagne réputé.

Jean Maupertuis était informaticien, aimait beaucoup le vin, finissait souvent ses journées chez des vignerons lorsqu’il était en déplacement. Après un saut dans le vide, une formation en «viti- œno» à Mâcon, au cours de laquelle il a rencontré le Beaujolais Marcel Lapierre et le Jurassien Pierre Overnoy, pionniers des vinifications naturelles, il trouve en 1996 quelques parcelles de vieilles vignes chez lui, à 15 km au sud-est de Clermont-Ferrand, puis quelques autres à 30 km au nord. Gamay, pinot noir et chardonnay. Pour le Pink Bulles, il presse dès la récolte un gamay de vieilles vignes perçant un sol argilo-calcaire depuis plus de cinquante ans. Puis, pendant deux semaines en moyenne, laisse fermenter à basse température pour calmer l’ardeur des levures qui transforment le sucre en alcool. La finesse de la bulle se jouerait à ce moment-là, dans la lenteur de la fermentation. Ensuite, on met en bouteille pendant la fermentation. Cela c