On la confond parfois avec la thérapie de couple. Pourtant la médiation familiale ne cherche pas la réconciliation mais le dialogue, après la rupture. Et, plutôt que l'écoute du thérapeute, elle réclame le regard du juge. Mais elle ne séduit pas les Français. «La protection de l'intérêt supérieur de l'enfant passe impérativement par une déconflictualisation des séparations», écrit pourtant le magistrat Marc Juston dans un rapport qu'il rendra public mercredi. Il s'est inspiré des Québécois, pionniers en la matière, et préconise d'imposer un «entretien préalable à la médiation familiale» aux parents qui retournent devant le juge pour modifier les modalités de leur séparation (mode de garde, montant de la pension). C'est assez proche d'une proposition de loi socialiste qui sera débattue en mai : permettre au juge de contraindre les parents à suivre des séances de médiation. «Deux divorces par consentement mutuel sur trois reviennent devant nous car les parents ne se sont pas mis d'accord, explique Marc Juston. Le juge tranche le litige, mais la médiation familiale, elle, permet de dénouer le conflit.»
Une culture française du conflit ?
La médiation familiale est entrée dans le code civil en 2002. Mais, sept ans plus tard, seuls 4% des litiges familiaux avaient donné lieu à médiation (1). «On parle souvent de la culture française du conflit, regrette Myriam Roger-Morange, chef du service d