«J'ai dû me racheter une trousse, une gomme et un cahier, lance Henri en riant. Comme un écolier !» Il regarde son emploi du temps et file en cours, sac à dos sur l'épaule. A 68 ans, cet ancien directeur d'hôpital est en séjour linguistique à Malte. Comme les troupeaux d'ados qui débarquent pendant les vacances sur cet archipel paumé au milieu de la Méditerranée, il est venu apprendre l'anglais, seconde langue officielle du pays. Et si, avec sa chemisette bleue et ses cheveux blancs, il détonne au milieu des grappes de jeunes en tongs, tee-shirts bariolés et mini-shorts, Henri n'est pas le seul senior dans les couloirs climatisés de l'école privée Education First à Saint Julian's. Suzanne, 75 ans, vient de terminer son test. Patricia et Frédéric, 50 et 53 ans, sont déjà en classe.
50 +, Golden Age, Club 50… Surfant sur le créneau, très porteur, de la «silver économie»,les organismes de séjours linguistiques sont de plus en nombreux à proposer des programmes aux seniors qui veulent apprendre une langue étrangère en immersion. «Ils représentent 15% de nos participants, détaille Emilie Féré, directrice de programme chez EF France. Si leur part reste marginale dans notre activité, elle est toutefois en nette progression.» En cinq ans, l'école EF de Malte est passée d'une classe «50 +» à quatre.
Lunettes. Drôle d'idée de jouer aux étudiants Erasmus du troisième âge ? «Je n'ai jamais pu apprendre