Menu
Libération
Interview

«Reconnaître la place d’un tiers, c’est une avancée pour l’enfant»

Article réservé aux abonnés
L’ex-défenseure des enfants Dominique Versini revient sur les soubresauts de la «loi famille».
publié le 22 juin 2014 à 18h06

Familles recomposées, je vous hais. Voilà le message que semble envoyer la poignée de députés UMP remontés à bloc contre la proposition de loi PS sur l'autorité parentale et l'intérêt de l'enfant. Ce noyau d'ultras a réussi, la semaine dernière, à faire cesser les débats à l'Assemblée. Pour la deuxième fois en quelques semaines (lire Libération du 23 mai), fait assez rare. Ce texte est-il à ce point explosif ou «mal ficelé» ? Il vise surtout à aménager le droit aux besoins des familles d'aujourd'hui. Mais il enterre de fait, et de façon pragmatique, l'image d'Epinal du couple traditionnel, en reconnaissant l'existence de plusieurs modèles. En leur donnant un cadre, des droits et des devoirs. En ponctionnant le père ou la mère séparé(e) qui ne présente pas l'enfant à son ex-conjoint. Ou en contraignant ces deux-là à s'en remettre à un médiateur familial pour arbitrer leurs conflits. Pour ceux qui crient à la «destruction de la famille», visiblement, ça ne passe pas.

La semaine dernière, les députés n'ont pu examiner que les articles 10 à 12 d'un texte qui en compte 20. Le «mandat d'éducation quotidienne», censé faciliter la vie de tous les jours des beaux-parents qui veillent sur un enfant, a été créé. Mais sans reprise des débats, tout ce qui a été voté à ce jour tombera à l'eau. Aujourd'hui, un enfant sur quatr