La voiture de Marine est sur un pont élévateur. Cambouis sur les mains, en bleu de travail, Aurore Dabireau invite la propriétaire à passer sous son véhicule. «Là, c'est le moteur. Ici, la boîte de vitesse et l'échappement», montre la mécanicienne. Elle prend son temps, explique les résultats de la révision. Et conduit sa cliente devant la roue avant droite. «Les tremblements que vous sentez en conduisant viennent d'ici.» Elle désigne une barre près de la roue. «Cette pièce bouge un peu alors qu'elle ne devrait pas. Vous avez un jeu mineur sur la rotule de suspension. Mais ça ne nécessite pas d'intervention immédiate. On s'en occupera la prochaine fois.»
Pépettes. Comme dans un garage ordinaire, ça sent l'huile de vidange. Il y a des établis pleins d'outils, et ça bricole sur des engins. Sauf qu'au lieu du décor clinique de concessionnaire, les murs sont violets. A l'accueil : parquet, fauteuils clubs, bougies et magazines féminins étalés sur des tables basses. Lancé en avril dans la zone industrielle de Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise), Only Girls se veut «le premier garage au féminin de la région parisienne». Où même les sent-bon et les bombes aérosols vendus à la caisse sont roses, girly à fond les pédales.
Après les stylos, les salles de sport, les compagnies d'assurance, et jusqu'aux brosses à dents pour femmes, encore un concept bidon surfant sur le marketing du genre ? Alors que les femme