Le soleil déclinait sur les collines beaujolaises, on était attendus dans la cour d’une ferme de Vauxrenard, près de Fleurie. J’étais venu là quelques années plus tôt, Yvon Métras venait de s’installer dans le creux douillet de ce paysage. Des vignes et des bois formant des courbes douces tout autour de la maison, vieille bâtisse en pierres de la région, qui apparaissaient sous l’enduit que le temps finissait de manger doucement. Il y avait plusieurs caves, dont une incroyable en granit, construite par les deux frères qui avaient vécu là, avec une forme curieuse, comme une anse de panier. Elle me donnait envie d’y boire du vin, de ne plus en sortir. Je me souviens très bien de l’envie de finir ma vie là, à faire du vin et laisser pisser le reste, cultiver jardin et vigne dans le même élan, loin du tumulte. M’asseoir seulement le soir à cette table dehors, flirtant avec l’obscurité et buvant du bon vin, mettons celui d’Yvon Métras, ce serait plus prudent.
Les gens qui classent les vins sont tristes à pleurer. Ceux de Métras font juste partie des meilleurs, de loin. Une vraie sensibilité sous l’écorce, pour des jus très purs, très droits, avec des tanins soyeux sans minauderie. Ils ressemblent assez à cette ferme, profondément ancrée, campée dans la terre, mais élégante, mystérieuse. A l’écart de ce village devenu un désert viticole.
Le terroir est-il bon à Vauxrenard ? Est-ce qu’on peut y faire du bon vin ? Difficile de le savoir. L’histoire est triste. Les vignerons du coin ve