Vous pensiez les avoir reléguées au rayon des souvenirs de vacances, rangées entre l’épuisette et les brassards ? Vos parents, au siècle dernier, vous obligeaient à porter ces chaussures imperméables en plastoc, au mieux un peu colorées, avec leurs brides tressées, leur bout arrondi et les picots sous la semelle pour éviter de s’éclater les pieds sur les galets ou de s’arracher les orteils sur des rochers ? Ils admettaient qu’elles n’étaient guère jolies mais les trouvaient sacrément pratiques. Vous, vous les pensiez bien destinées à être oubliées. C’était compter sans la mode, qui adore confondre vieux et vintage. Après avoir exhumé l’espadrille du cimetière des grolles qui font puer des pieds, voilà que les Méduse, qui tentaient une petite percée ces derniers temps, ressuscitent en pleine forme aux pieds des adultes. Une véritable invasion. Umo, la marque française qui fabrique et vend le modèle original, projette d’en écouler 400 000 paires cet été. Et, de Jonak à Mellow Yellow ou Zara, tous mettent la Méduse à leur sauce, parfois assez éloignée de l’esprit pratique d’origine. Orange fluo, rose nacré, à paillettes, dorées, elles se déclinent même en version à talons ou en ballerines. Si l’on ajoute que certaines marques n’ont pas hésité à troquer le PVC pour du cuir, on voit que la Méduse, aussi appelée «nouille», «squelette», «fifi» ou «mica» selon les régions, n’a pas dit son dernier mot.

Pour l’année prochaine, le renifleur de tendance Vincent Grégoire, du bureau NellyR