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Pédaler à tout bout de Champs

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Promène touristes (6/6). Ça pousse fort, de Montmartre à Notre-Dame.
publié le 15 août 2014 à 18h06

Bon, depuis cinq ou six ans, les cyclo-pousses se multiplient dans Paris et quand on les voit passer un jour de bonne chaleur, avec deux solides Américains dans la remorque du tricycle, on se demande si l’on n’assisterait pas, par hasard, au retour de l’esclavage.

La question fait rigoler Jonathan, 23 ans, étudiant en histoire de l'art, alpagué entre deux clients au pied de Notre-Dame. «C'est notre culpabilité de colonisateurs ! Dites donc, je suis payé pour ça, moi ! Et pas qu'un bol de riz…» C'est vrai : 50 euros de l'heure, ça déculpabilise le chaland. D'autant plus qu'avec son statut d'auto-entrepreneur, Jonathan empoche sa recette, paie la location du cyclo au type qui s'en est acheté une petite flotte de six ou sept et roulez jeunesse. Dans le métier, chacun gère sa boutique. Statisticien de terrain, Jonathan estime à une centaine le nombre de ses collègues, voit la quantité croître «jusqu'à 150 cet été» et poindre le moment où il «y en aura trop par rapport à la demande».

Pour l'heure, le souci principal de ces véhicules, c'est le stationnement, interdit évidemment. Tout comme le racolage, alors que les cyclo-pousses ne chargent les touristes que comme ça. Au fil du temps, Jonathan a repéré, parmi les policiers qui patrouillent, «qui est sympa ou pas…» La météo compte mais le business «est très différent d'un jour à l'autre. Parfois, certains beaux jours, ça ne marche pas».

Revenons toutefois au poids des passagers. Charger d