Menu
Libération
Food

Chasse, pêche, nature et vocation

Article réservé aux abonnés
Dans son restaurant de São Paulo, Alex Atala anoblit la cuisine brésilienne avec des produits 100% amazoniens.
Le chef brésilien Alex Atala le 27 mai 2011 à Sao Paulo. (Photo Paulo Whitaker. Reuters)
publié le 22 août 2014 à 18h06

Cliché de bouche à la dent dure : au Brésil, on boit bien mais on mange mal. La cuisine sud-américaine, brésilienne en particulier, traîne une vieille réputation, parfois injuste (parfois seulement !), d'assiette grasse, sans finesse et sans saveur. Et l'on s'épargnera les plaisanteries douteuses sur le plat national brésilien, la feijoada, ragoût brunâtre où, dans un bain de haricots noirs, baignent des morceaux de cochon et de bœuf souvent trop salés.

Les mauvaises langues ont piqué sec en découvrant le classement San Pellegrino 2014 sur les cinquante meilleures tables du monde. C’est un Brésilien, Alex Atala, qui a été nommé chef de l’année, et son restaurant, DOM (Dominus optimus maximus), situé à São Paulo, figure dans le top 10 pour la quatrième fois d’affilée. Les mêmes langues ont dû brûler en voyant la belle gueule du bonhomme, sa taille fine ceintrée dans le tablier blanc, ses bras tout tatoués, ses cheveux poivre et sel et sa barbe roussie comme un poulet bien rôti. A 46 ans, c’est une véritable consécration pour ce Pauliste de naissance, palestino-irlandais d’origine, ancien punk, DJ amateur et éternel fêtard, échu à la cuisine un peu par hasard, au gré de ses voyages en Europe. Mais passé par l’école hôtelière de Namur avant de faire ses gammes chez le Belge Jean-Pierre Bruneau et le Français Bernard Loiseau, alors tous deux triples étoilés.

Au Brésil, Alex Atala anime une émission de télévision et écrit des livres. Il est devenu une personnalité publique