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Libération
Interview

«Vers la prise en charge des patients par eux-mêmes»

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Applis. Jean-François Thébaut, de la Haute Autorité de santé, réagit à la sortie de l’Apple Watch, bourrée de capteurs sur l’état du corps :

Aux Etats-Unis, moins de 15% des plus de 65 ans ont un smartphone. (Photo Karen Bleier. AFP)
Publié le 15/09/2014 à 18h26

Après les sites, des applis de santé en veux-tu en voilà. De plus en plus en mode mobile, qu’on consulte via son téléphone ou une tablette, et désormais en regardant son bracelet-montre. La dernière trouvaille d’Apple présentée la semaine dernière n’est-elle qu’un simple gadget de plus ou l’entrée dans la santé connectée ?

Bourrée d’électronique, cette Apple Watch peut impressionner. Doté d’un capteur de rythme cardiaque placé au dos du boîtier et d’un accéléromètre, voilà un objet en mesure de collecter une kyrielle d’informations sur notre santé, pour alimenter l’application Health. Nombre de pas, temps passé assis, calories brûlées, pression artérielle, fréquence cardiaque, glycémie, etc. Des paquets d’informations enregistrées, mais pour faire quoi ? Jean-François Thébaut, cardiologue, est membre du collège de la Haute Autorité de santé (HAS), président de la commission amélioration des pratiques professionnelles et de la sécurité des patients. A ce titre, il a la charge d’évaluer les évolutions technologiques au regard de la santé publique.

La santé connectée, avec cette Apple Watch, est-ce bon pour la santé, docteur ?

Nous sommes rentrés dans quelque chose de très nouveau. Va s’ouvrir de plus en plus une prise en charge des patients par eux-mêmes. Et cela peut-être très positif si cela permet de modifier des comportements.

Lesquels ?

Prenons le cas de l’hypertension artérielle, nous avons des traitements très efficaces mais, pour autant, on n’arrive pas à des résultats collectifs satisfaisants. La raison ? Les patients ne prennent pas leur traitement. Moins de