Dans les jardins d’Amsterdam, beaucoup plus d’hommes promènent leur bébé qu’à Paris. La tendance aux Pays-Bas veut par ailleurs que le conjoint qui gagne le mieux se dévoue pour travailler à temps plein. Quitte pour l’autre à ne faire qu’un temps partiel… Un ménage sur cinq est désormais concerné par cette nouvelle configuration, qui voit de plus en plus d’hommes présents au foyer. Un joli modèle d’égalité ? Les femmes sont arrivées tardivement sur le marché du travail aux Pays-Bas, dans les années 80. En 1969, seulement 31% d’entre elles étaient actives, contre 61% aujourd’hui. Une ascension trompeuse.
En réalité, les Néerlandaises sont celles qui travaillent le moins en Europe. Une part énorme (77%) des femmes actives travaillent à temps partiel, contre 47% en Suède, 45% en Allemagne et 31% en France. En cause, une pression sociale qui les pousse à laisser tomber ambitions et plans de carrière dès qu'elles sont mères. «L'enfant est considéré comme plus important que le travail et c'est mal vu de les confier à la garde d'une personne étrangère», explique Annelies Bakker, enseignante à Amsterdam. Les crèches, toutes privées, s'avèrent tellement chères qu'elles relèvent du luxe. Il faut compter 1 500 euros par mois à Amsterdam pour un enfant, 2 000 euros pour deux enfants, etc.
«Nécessité». L'ampleur de ce temps partiel féminin inquiète jusqu'au directeur de l'Organisation de coopération économique et de développement (OCDE), Yves