Elles évitent de faire «mémère». Ils sont souvent grisonnants, mais prennent soin d'enfiler un jean pour aller à l'école. Le côté retardataire, les parents tardifs l'assument volontiers. Et temporisent d'un «je ne fais pas mon âge, enfin je crois». Autopersuasion ? Ou moyen de défense contre les indélicats qui demandent :«Vous êtes sans doute ses grands-parents ?»
Jacqueline, 64 ans, ex-professeure d’anglais
«J’avais 43 ans quand ma fille est née. Mon âge ? Je m’en moquais tant j’étais heureuse, tant j’avais attendu. J’ai eu envie d’un bébé vers 35 ans. A 38 ans, rien. J’ai enchaîné huit inséminations, puis deux FIV. La seconde a été la bonne. J’ai eu une grossesse de rêve, et accouché comme une fleur. Surtout, j’ai bien plus savouré d’être mère que si j’avais été toute jeune. J’ai réduit mon temps de travail, j’adorais aller la chercher à l’école avec une patinette. Mon mari aussi s’est beaucoup impliqué. Un enfant sur le tard, c’est un vrai choix, qui devient le plus important de sa vie. On n’en est plus à chercher à se prouver des choses, notamment professionnelles. On s’installe plus facilement dans le rôle de mère. Ma sœur, qui a eu sa fille beaucoup plus jeune que moi, a connu la rivalité. Une sorte de jalousie quand sa fille a commencé à attirer les regards. Moi pas. Je suis proche de ma fille, mais chacune est à sa place.
«Mon âge, me dit-elle, ne l’a jamais dérangée. On ne m’a jamais demandé si j’étais sa grand-mère. Il faut dire que j’étais prof, donc entourée de jeunes. Et soignée,