«Un enfant si je veux», ont scandé les féministes. «Un enfant quand on veut», demandent aujourd'hui de plus en plus d'hommes et de femmes qui ont passé la quarantaine. La médecine le leur permet, et les démographes, qui les avaient repérés depuis quelques années, leur dédient maintenant une colonne rien que pour eux. Parents tardifs, c'est leur intitulé. Leur particularité, défier le tic-tac de l'horloge biologique et bousculer la norme de l'«heureux jeune parent».
En ce mois de septembre 2014, l’Insee a la joie d’annoncer davantage de naissances chez les femmes de 40 ans ou plus (5% contre 1% dans les années 70) et chez les hommes aussi (16% ont désormais 40 ans ou plus).
Pas encore de quoi parler d’un «boom à retardement», mais il est authentiquement en gestation. Les femmes ont leur premier enfant de plus en plus tard : le cap de la trentaine vient d’être franchi (30,3 ans contre 26 ans dans les années 70). Et ça enfle aussi dans la catégorie du dessus : 22% des bébés nés en 2013 ont une mère de plus de 35 ans.
La tendance est là. Sans doute plus significative que les prouesses paternelles d’un Gainsbourg ou d’un Montand.
Des sociologues l'ont aussi à l'œil. Recompositions familiales, entrée plus tardive dans la vie adulte, précarité économique, grosse pression sur les carrières professionnelles pour les deux sexes, vies amoureuses plus chaotiques : autant de changements qui, ajoutés à une espérance de vie plus longue, expliquent ce retard de la parenté.