Les juges n'ont pas à mettre leur nez dans les chambres à coucher. Que les couples soient hétéros ou homos, libre à eux de concevoir leurs enfants comme ils le souhaitent. Ou le peuvent. Telle est la leçon à retenir de l'avis que la Cour de cassation a rendu public mardi, après s'être réunie à huis clos la veille. Saisis par deux tribunaux de grande instance (Poitiers et Avignon), les «sages» devaient dire si oui ou non, dans un couple de lesbiennes qui a eu recours à une insémination artificielle avec donneur à l'étranger, celle qui n'a pas porté l'enfant peut l'adopter. La réponse de la cour est sans détour : c'est oui. Et ce, argument suprême, «dans l'intérêt de l'enfant».
Voilà qui devrait couper l’herbe sous le pied à ceux qui cherchent à contester la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Mais est-ce, en creux, une validation des pratiques de procréation médicalement assistée (PMA) à l’étranger ? Explication de cette décision très attendue, entre les hourras des associations lesbiennes et gays, et les vociférations de ceux qui, surtout à droite, rêvent d’abroger le mariage pour tous.
La loi contenait-elle des bombinettes à retardement ?
17 mai 2013 : la France reconnaît aux homosexuels le droit de s'unir et d'adopter des enfants. Mais quels enfants ? L'adoption à l'international se réduit comme peau de chagrin (1 569 adoptions d'étrangers en 2012, contre 3 508 en 2010), de plus en plus de