En voilà un bel exercice tout à la fois empreint de branchitude et de bravitude, dans une certaine morositude. Après une année à traquer sans relâche tout ce que la francosphère (des sommets de l'Etat à la rue, en passant par les médias) brasse comme vocabulaire en marge du sacro-saint Robert, deux épris du français chiadé publient un fort distrayant Dico des mots qui n'existent pas (et qu'on utilise quand même). Au Copil, c'est-à-dire au Comité de pilotage de ce bel ouvrage, les compères Gilles Vervisch, agrégé de philosophie et Olivier Talon, docteur en chimie qui, ensemble, animent le blog Quelques grammes de philo. Parmi les 200 mots sélectionnés (et dûment expliqués) par le duo, certains auront peut-être l'an prochain droit de cité dans le dico. Sera-ce «péjoratisme» «se pépériser» (masculin de se «mémériser») ou cette infâme «low-costisation» ? En attendant, sélection avec comme «guideline» (quand même plus chic que ligne de conduite) cette puissante interrogation : mais au fond, pourquoi tous ces mots qui n'existaient pas ? Pour en rajouter ? Au contraire par souci d'économie ? Pour se pousser du col ? Il y a de tout ça. Qu'on en juge.
Ma parole, c’est une hyperbole
Les litotes ne sont plus en tête : «au jour d’aujourd’hui» (bref, vraiment, vraiment aujourd’hui), notre langue semble totalement éprise d’hyperboles destinées à jouer au «plus fort que fort». Ainsi, dans le domaine du sport (mais pas seulement), on ne se conten