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Libération
Décryptage

L’Etat rogne sur les prestations familiales

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Après la branche maladie, le gouvernement tranche dans les dépenses pour les familles.
Le texte réduit de fait le congé parental féminin. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 29 septembre 2014 à 20h06

Ils devaient couper. Ils ont tranché. Les ministres des Affaires sociales, Marisol Touraine, et du budget, Christian Eckert, qui dévoilaient lundi leur projet de loi de financement de la Sécurité sociale ont décidé de mettre la branche famille au régime. Certes de façon nettement moins rude que la branche maladie mais quand même : à hauteur de 700 millions d'euros en 2015 (lire ci-contre). Dans un pays où depuis l'adoption du mariage pour tous, régulièrement des manifestants crient «famille» dès qu'une réforme s'annonce, on pourrait presque évoquer une certaine audace. Quoique.

Alors que durant tout le week-end le bruit enflait d’un ravalement du congé parental du sol au plafond, avec une réduction drastique de la part accordée aux femmes, au nom d’un grand projet d’égalité entre les pères et les mères, le congé est à peine peigné. En tout cas, pas franchement décoiffé. L’éventail des mesures retenues est en fait plus vaste. Moins polémique ? Pas si sûr.

Moins chère naissance

C'est décidé : à compter du deuxième enfant, la prime à la naissance (actuellement de 923 euros) sera divisée par trois. Cette mesure va ramener ce «cadeau» à 308 euros pour les deuxièmes naissances et les suivantes, pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2015. A elle seule, elle doit à elle seule permettre d'économiser 250 millions d'euros.

Qui des deux parents va prendre le congé ?

Le congé parental, actuellement pris par 97% des femmes, devait déjà être réformé pour inciter davantage d’hommes à le prendre : comme prévu par la loi sur l’égal