Du haut de notre même pas 1,60 mètre, on a failli toiser le sujet avec dédain. Pire, envoyer bouler d'un coup de pompe (pointure 37) un communiqué invitant à se rendre dès ce vendredi au «Salon des grands» à Paris. Raout qui serait, paraît-il, le «rendez-vous incontournable de la mode pour les personnes de grandes tailles». Finalement, après écoute de femmes dépassant les 1,80 m et d'hommes au-delà du 1,90 m, autant dire des êtres humains dont notre champ de vision ne capte guère que le pull-over, on s'est ravisé : le grand (soit 1,7 million de Français) ne domine pas tant que ça. Il a des soucis. Il galère. Presque autant que la France d'en bas.
Les ennuis commencent tout petit. D'accord, il ou elle ne se font pas traiter de «nain». Mais «être la grande toute sa scolarité, ce n'est pas simple. Ça réduit un peu votre personnalité», se lamente-t-on sur les forums.
Ensuite, le grand grandit vraiment : il devient adulte, et là les qualificatifs sont à la fête : «Girafe, jument, cathédrale, ça vous plairait ?», badine l'humoriste Solène Delannoy, 1,87 m à la toise. «Et encore, c'est rien à côté d'entendre les gens se demander, à haute voix "C'est un homme ou c'est une femme ?" Sans oublier le classique "Tu vois la fille, elle joue au basket." Car oui, ils osent commenter. C'est dingue, presque choquant. Ils ne se disent même pas qu'avec vos deux têtes de plus vous êtes putativement en position de force.» Une fille qui souffre, cette Solène, cett