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Interview

Greffe d’utérus : «Ici, on espère commencer vraiment en 2015»

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Après la première naissance grâce à une transplantation en Suède, état des lieux des progrès réalisés en France avec le Dr Pascal Piver.
La Suédoise de 36 ans était née sans utérus. (Photo Loic Venance. AFP)
publié le 13 octobre 2014 à 18h16

C’était il y a huit jours. Pour la première fois au monde, une femme a donné naissance à un enfant après avoir subi une transplantation d’utérus. La mère, une Suédoise de 36 ans, était née sans utérus en raison d’une affection génétique. Grâce à cette greffe, après 31 semaines de grossesse, elle a accouché d’un garçon pesant 1,775 kg.

Cette première a été réalisée par une équipe conduite par le professeur Mats Brännström, spécialiste de gynécologie obstétrique à l’université de Göteborg, après plus de dix ans de recherche. L’utérus transplanté provenait d’une amie de la famille âgée de 61 ans, ménopausée depuis sept ans.

En France, c’est une équipe du CHU de Limoges, autour du docteur Pascal Piver, responsable de l’aide à la procréation, et du chirurgien Tristan Gauthier, qui est la plus en pointe sur ces nouvelles greffes. Après de longues années d’expérimentations et des premières greffes au monde de tissus ovariens, ils attendent maintenant le feu vert des autorités sanitaires. Le docteur Piver fait le point.

Avez-vous été surpris par l’annonce de cette naissance en Suède ?

On s’y attendait, c’était dans le timing. L’équipe de Göteborg est la plus avancée ; les premiers transferts d’embryons avaient été réalisés il y a un an sur neuf femmes, à qui on avait greffé un utérus. On savait que deux d’entre elles avaient eu des problèmes de rejet, mais pour les autres, tout allait bien. Après, il fallait attendre… le temps d’une grossesse.

Et vous ? Votre équipe est-elle prête ?

Nous continuons selon le calendrier que l’on s’est fixé. Avec le docteur Tristan Gauthier, spécialisé en chir