Ils sont là, présents. Ne désertent pas. Fatigués sûrement, mais avec une volonté intacte de ne pas s'habituer. Ils, ce sont «les 39», un collectif créé peu après le discours, en décembre 2008, du président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy ; celui-ci, visitant un hôpital psychiatrique à Antony (Hauts-de-Seine), avait développé le souhait d'une prise en charge très sécuritaire de la folie. Depuis ce jour, les 39 résistent, formant un groupe peu banal de psychiatres, de psychologues, de patients, mais aussi de parents de malades. Ils hésitent parfois sur la stratégie, s'engueulent souvent, mais se retrouvent dans le souci de résister à la normalisation ambiante qui veut que la folie se résume à des symptômes et son traitement à une simple prise de médicaments.
«Aujourd'hui, on ne peut pas rester dans un seul discours de résistance, il faut passer le cap», lâche Hervé Bokobza, qui fut l'initiateur du collectif. Ils vont tenir un «meeting» samedi à Montreuil (1), près de Paris, comme on tient une table ouverte. Avec une foule variée d'intervenants. «Fédérons nos rêves pour résister à l'occupation de nos libertés de conscience», dit la banderole d'appel. Des mots, en somme, pour combattre la difficult