Avoir un enfant : c'est le rêve de Maïwen, 33 ans, et de Jeanne, 29 ans. Exclu de la procréation médicalement assistée (PMA), que la France réserve aux hétéros, le couple de femmes s'est tourné vers la Belgique (1). Pour Libération, elles ont accepté de tenir le journal de bord de leur bataille pour fonder une famille. A la fin du dernier épisode, après avoir tenté une deuxième insémination avec donneur à Liège, infructueuse, elles se mariaient sans paillettes ni fioritures, mais avec fierté. De retour au travail, Maïwen s'est sentie pousser des ailes : «C'est comme si, avec ce mariage, j'avais changé de statut, pour certains. J'ai cessé d'être l'homosexuelle, bureau de droite au rez-de-chaussée pour devenir la femme mariée. Avec ce nouveau statut, je suis montée dans les étages de la société.» Après des semaines de répit, le couple s'est reconcentré sur son projet de bébé.
Jeudi 14 août. «Pause»
Maïwen et Jeanne : Cette pause nous fait du bien. Nous retrouvons de la sérénité, de l’énergie, des petits bonheurs du quotidien en nous décentrant un peu de notre projet parental. Un parcours en PMA, qu’on soit hétéro ou homo, c’est éprouvant.
Lundi 25 août. «Chimie»
M. : Début de cycle. Pour celui-ci, nous avons décidé de renoncer à la stimulation ovarienne. Pour voir. Je ne me sens pas capable de subir la pression et les effets secondaires du traitement. J’ai aussi secrètement besoin de savoir si j’ai vraiment besoin d’avaler cette chimie pour faire un enfant. Si j’étais avec un homme, on ne me l’aurait peut-ê