Méchant, gentil, doux, sournois, vicieux, intelligent, stupide… on ne compte plus les qualificatifs, souvent contradictoires, dont le cochon, animal injustement dénigré bien qu’il ait contribué à nourrir l’humanité depuis l’Antiquité, a pu être affublé. Créature impure pour le judaïsme et l’islam ou emblème du courage sous sa forme sauvage dans les cultures celtes et romaines, cet aimable mammifère à la peau rose, aux grandes oreilles et à la queue en tire-bouchon, aura en tout cas noué au fil des siècles une relation privilégiée avec la Bretagne et les Bretons. Pour le meilleur (l’andouille de Guéméné ou le boudin aux pommes de Rosporden) et pour le pire (les marées vertes et les eaux nitratées). C’est du moins ce que relate l’exposition bien documentée et sobrement intitulée «le Cochon, une histoire bretonne» que propose l’écomusée du Pays de Rennes (1).
Cloches. «Nous avons voulu avant tout raconter la relation de l'homme et de l'animal, résume Annie Marderos, chef de projet. Plutôt que des reconstitutions, nous avons aussi cherché à mettre en résonance des objets avec des films, des photographies, des témoignages.» Accueilli par un grognement porcin et un gros goret naturalisé, l'entrée en matière met d'emblée le visiteur en condition. Dans un décor de baraques de foire où résonne le tintement des cloches de village, on se promène ensuite à travers l'histoire sociologique du cochon en Bretagne, dont on a gardé des t