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Libé anticrise

Les mots pour dire la pauvreté aux enfants

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publié le 23 décembre 2014 à 17h56

Pas facile de parler de la pauvreté aux enfants. De trouver les bons mots pour répondre à leurs questions quand ils croisent un ou une SDF. Pas évident non plus d'expliquer toutes les phrases qu'ils peuvent entendre : «les pauvres ne veulent pas travailler, ils profitent du système» ou «si on ne réussit pas à l'école, on finit dans la rue». Afin d'aider les enfants de 8 à 12 ans à décortiquer ces clichés, l'association ATD Quart Monde (1) a édité un petit livret pour dire «Stop aux idées fausses sur la pauvreté». «Les enfants côtoient au quotidien la précarité, explique Marie-Aleth Grard, vice-présidente d'ATD Quart Monde. Dans la rue ou le métro bien sûr, mais aussi à travers la situation de leurs camarades de classe ou dans leur propre vie.»

Selon le dernier rapport de l'Unicef, 2,6 millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté. «Parce qu'ils n'ont pas les bonnes baskets, parce qu'ils ne peuvent pas manger à la cantine comme les autres, ils se sentent bien souvent marginalisés et ont honte», rappelle Marie-Aleth Grard.

Dans les seize pages de ce fascicule joliment illustré, on trouve ainsi des bandes dessinées qui montrent les conditions de vie liées à la pauvreté. Des idées reçues comme «les enfants pauvres travaillent moins bien que les autres» sont dézinguées. Mais on lit aussi des témoignages comme celui d'Amandine, expulsée avec sa famille de son appartement quand elle avait 10 ans et qui apprend aujou