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Libération

Les sites ou les applis de rencontre, la voie royale pour conclure dès le premier soir

publié le 28 octobre 2015 à 18h26

Qui veut coucher vite peut foncer sur le Web. C'est ce qui ressort d'un sondage Ifop (1) paru ce mercredi, réalisé pour le compte du site de shows sexy par webcam Cam4, et qui montre que «les sites et applications de dating favorisent, plus que tout autre mode de rencontre, une sexualisation rapide des relations». Voilà qui aurait bien arrangé les affaires de Jean-Claude Dusse en son temps.

Alors que les Français qui se rencontrent en boîte ou dans une soirée privée ne sont que 13 % à conclure dès le premier soir, ils sont deux fois plus nombreux (26 %) s'ils se sont trouvés via un site ou une appli de rencontre. L'écart est encore plus flagrant si l'on compare à ceux qui entament leur danse nuptiale dans un bar, un restaurant ou encore dans un bal public ou une foire (drôle d'idée, d'ailleurs) : seuls 8 % d'entre eux font leur petite affaire illico. Les circonstances les moins propices à la gaudriole rapide sont les mariages et les fiançailles : 3 % des sondés sont passés à l'acte dans ce contexte. Ce qui, selon l'Ifop, s'explique par «la présence de l'entourage familial ou amical».

Sur les sites de rencontre, l'affaire se conclut à «l'extérieur et à l'insu du cercle d'amis», note l'Ifop, qui cite les travaux de Marie Bergström, sociologue et chercheuse à l'Institut national d'études démographiques (Ined), auteure d'une thèse sur le sujet (Au bonheur des rencontres, 2014). Cette configuration pousserait les partenaires à s'engager et se désengager «avec plus de facilité».

Les inscrits font peu de mystère sur leurs intentions. Le dernier sondage de l’Ifop sur les sites de rencontre, en juin, insistait d’ailleurs sur la prévalence d’une culture du «sans lendemain» sur Internet. Ainsi, 47 % de ceux qui couchent illico ne cherchent pas à revoir leur partenaire.

L’Ifop s’est aussi penché sur le profil des utilisateurs qui passent la vitesse supérieure dès le premier soir : plutôt des hommes (30 %, contre 21 % de femmes), gays ou bis (à 64 %, contre 22 % d’hétérosexuels), plutôt Parisiens (35 %, contre 16 % en milieu rural) et d’un niveau social plutôt élevé (37 %, contre 22 % d’utilisateurs aux revenus plus faibles).

(1) Réalisé sur Internet sur un échantillon de 2001 personnes représentatif des 18-69 ans.