Un matin d'il y a dix ans, Sacha Goldberger décide de faire poser mamie, avec une bombe à cheveux en guise de téléphone. A plus de 80 ans, elle commence à perdre la mémoire immédiate, mais ni son esprit ni son humour. Ravie de poser, elle surprend son petit-fils en rentrant à fond dans le jeu, et en lui suggérant des situations à la limite du grotesque. Ainsi, elle insiste pour se faire tirer le portrait sur la moto de son petit-fils, mais à l'envers, en tournant le dos au guidon. Elle suggère une scène dans laquelle elle repasse un chien… «On a décidé de miser sur l'incongru, expose Sacha Goldberger. Le magazine Wadm'a alors demandé une "série absurde". Ça tombait bien, c'est notre humour maison, notre humour noir juif de l'Est.» Ainsi a jailli l'idée du cliché de Mamika pédalant sur un vélo d'appartement sur les Champs-Elysées - «On n'avait pas d'autorisation, mais on a réussi à ne pas se faire virer», se marre le photographe - ou se maquillant à travers la visière d'un casque de moto, accessoire dont elle raffole. Elle qui dit toujours à son petit-fils : «Comme ça, on ne voit pas mes cheveux.» Coquette la vieille dame ? «Elle veille à être toujours très soignée. Et à avoir un certain chic dans ses postures.»
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