Menu
Libération

Familles monoparentales : envolée et pauvreté

publié le 15 décembre 2015 à 18h06

Si près d’une famille sur dix est recomposée (une donnée assez stable), deux sur dix sont désormais monoparentales. Et là, ça commence vraiment à chiffrer. Et à être préoccupant. Pourquoi ? Rien à voir avec la morale, mais avec la précarité de certaines : 40 % des familles monoparentales sont considérées comme pauvres, c’est-à-dire vivant sous le seuil de pauvreté monétaire, fixé à 980 euros par mois en 2011. Elles accueillent, qui plus est, 35 % des enfants les plus démunis. L’explication ? La monoparentalité, essentiellement maternelle (dans 85 % des cas), s’est «répandue surtout parmi les femmes moins diplômées», explique l’Insee. A cela deux explications : les non-diplômées qui rompent une union ont plus souvent des enfants que les plus diplômés, car elles deviennent, en moyenne, mères plus tôt. Et par ailleurs, les non-diplômées restent plus longtemps en situation de monoparentalité que les autres. Ainsi, 24 % des femmes non diplômées sont en situation monoparentale depuis dix ans ou plus, contre 15 % des bachelières ou diplômées du supérieur.

Un problème franco-français ? En Europe, la monoparentalité est passée de 14 % à 19 % entre 1996 et 2012. A se demander si, au fond, la famille monoparentale n’est pas en train de devenir un modèle ? «Certes, ce type de famille prend de l’importance statistiquement sans pour autant devenir un standard, précise le sociologue François de Singly. Je n’ai jamais entendu aucune femme dire « mon rêve est de construire ce genre de famille ».»