Plébiscitées, moquées, ou remise au goût du jour. Les chaussures sont perçues comme le reflet d'une époque, de communautés, d'une personnalité. Entre modèles iconiques ou en passe de le devenir, Libération consacre une chronique hebdomadaire à des passionnés qui se racontent à travers leurs pompes. Ce lundi, Robin, 28 ans, adepte des Veja
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Quelle est, selon vous, la chaussure idéale pour un premier rendez-vous et pour un entretien d’embauche ?
J'imagine qu'il faut mettre sa paire préférée (et bien sûr l'adapter au lieu et au temps qu'il fait). Déjà parce que c'est la paire qui nous donnera le plus confiance en nous. Et surtout parce que plaire à quelqu'un, ça ne sert que si on est soi-même. Je ne me vois pas mettre des mocassins pour séduire une bourgeoise par exemple. Elle serait déçue après puisque je ne suis pas comme ça en réalité. Moi, je mettrais mes Veja volley beige en jute.
Pour un entretien, je pense que c'est à peu près la même chose à la différence qu'il ne faut pas que la paire soit trop originale. Au travail, les gens ont souvent peur de l'originalité (sauf exception dans les métiers artistiques par exemple). Rentrer un peu plus dans le moule, ça rassure les recruteurs j'imagine. Je ne pense pas qu'il y ait la même nécessité de montrer que vous êtes différent que pour un rendez-vous galant par exemple.
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Quel est votre pire souvenir autour d’une paire de chaussures ?
J'avais souvent subi des railleries de mes camarades au collège parce que je n'avais pas les dernières paires à la mode de chez Adidas, Nike ou Puma. Pendant les vacances de Pâques, j'avais travaillé sur un chantier de carrelage, ce qui m'avait permis de m'acheter une paire de Puma Mostro cuir en promo. Je les enfile et je prends mon vélo pour aller à l'école. Et là, je passe un peu trop près d'un vieux grillage qui m'accroche la chaussure. Chaussures ruinées, l'élastique arraché. Retour à la case départ, j'avais gâché mes vacances pour rien.
Avez-vous un souvenir d’écolier marquant autour des chaussures ?
Il y avait une tradition un peu débile au collège. Dès que quelqu'un avait une nouvelle paire de chaussures, la moitié de la classe venait lui marcher sur le pied et disait «baptisé !» Je ne sais pas si c'est partout pareil ou si on était plus bêtes qu'ailleurs. Bien sûr, ça m'énervait quand on me le faisait, mais je le faisais sûrement aussi en retour. De toute façon, au collège, les enfants ne sont pas vraiment sympas entre eux. C'est ce que je me dis maintenant avec le recul.