Menu
Libération
Dans nos archives

Les soeurs ennemies de la mer Rouge

Article réservé aux abonnés
Distantes de trois kilomètres d'eau et de sable, Aqaba la traditionnelle en Jordanie et Eilat la moderne en Israël se font face sans se voir. Tout sépare ces deux villes balnéaires. Itinéraire croisé.
Aqaba la jordanienne. ( Martin Nikolaj Christensen / Flickr)
par Marion TOUBOUL, Envoyée spéciale à Eilat et Aqaba
publié le 27 octobre 2007 à 1h07
(mis à jour le 13 novembre 2014 à 14h00)

Les femmes font danser leur robe dans les vagues, leur esprit baigné par un fond de musique orientale. Un peu plus loin, des hommes en djellaba enchaînent les pas de dabka, une danse traditionnelle palestinienne, sous les rires de leurs épouses qui frappent dans leurs mains. Puis le groupe s'arrête pour laisser passer un chameau et une calèche bordée de fleurs qui s'en vont chercher un couple de nouveaux mariés. Face à la plage, on s'enivre d'effluves de pomme et de parfums de narguilé en regardant un film égyptien projeté sur la façade d'une maison. Rien ne vient bousculer la sérénité d'Aqaba la traditionnelle. Surtout pas les touristes étrangers, qui y sont rares. Sur l'autre rive de la mer Rouge, Eilat, la station balnéaire israélienne, scintille à trois kilomètres de là. Des lumières rectilignes dessinent de grandes allées. Y boit-on aussi du thé assis sur une chaise les pieds dans l'eau ? Les Jordaniens ne vous avoueront jamais qu'ils se posent chaque jour la question.

Direction la frontière israélienne. Les taxis ne seront pas surpris de votre destination. Un important point de passage entre les deux pays se situe en banlieue d'Aqaba. Au bout d'une route désertique, une barrière et un panneau «check-point Wadi Araba», du nom du lieu où a été signé le traité de paix israélo-jordanien, en 1994. «Welcome to Israel! Je vous conseille la discothèque Penthouse ! Demain, vous pourrez aller nager avec les dauphins, visiter l'Amazing Park, faire du kitesurf, du jet-