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Libération
Londres

Borough Market aux petits oignons

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Depuis 1754, le marché en a vu de tous les goûts. Aux étals ou aux fourneaux, il mêle le bio, les plats populaires, les mets raffinés, les saveurs d’ici et d’ailleurs. Le foie gras se marie à la glace à la vanille, et le calva de Normandie rejoint la truffe d’Italie… Dégustation.
(Magnus D / Flickr)
publié le 29 décembre 2007 à 2h17

La première fois, c'était par hasard. Entre deux rues cernées de palissades et de chantiers. Borough Market est apparu comme une hallucination gustative et olfactive. Créé en 1754, l'un des plus vieux marchés de Londres était là, coincé sous les arcades d'un chemin de fer aérien. Franchement, l'endroit ne paie pas de mine, mais il rend amoureux de toutes les nourritures. Si Borough Market était un livre, ce serait une anthologie de tout ce qui pousse et s'élève avec respect et conscience. Borough Market magnifie le panais et le salsifis, enlumine la côte de boeuf et le cheddar. Il y règne un appétit encyclopédique de toutes les nourritures de la vieille Europe et d'autres mondes. On ne se lasse pas de passer en revue les innombrables sortes de saucisses et de bacons de chez Ginger Pig, ou les stiltons de Neals Yard, un fromager qui frôle le racolage passif tant ses produits sont appétissants.

Addiction jubilatoire. Revenir à Borough Market est une forme d'addiction jubilatoire. D'abord, il faut sortir au métro London Bridge, longer un affreux pont de fer et de briques en écoutant les cloches de la cathédrale Southwark. Puis descendre quelques marches près du Café Brood. A droite, il y a le restaurant la Cave, avec de magnifiques géraniums qui fleurissent drus en novembre. A la carte, du turbot sauté aux haricots verts, girolles et carottes ; gâteau de polenta avec rhubarbe et purée de pommes. Le chef, Djamel Bendghoughi, se sert à Borough Market. «C'est un marché de vrais