Le vertige commence à droite, avec des montagnes de sable rouge, piquées de buissons révélateurs de couleur. En face a lieu le spectacle: avec une palette d’ombre et de lumière, le soleil levant redessine les formes des dunes. De douces courbes courent jusqu’aux sommets pointus. Ici point de rouge, mais un marron orangé. Plus loin, un mur de sable accroche le regard, c’est la dune 45. Quelques visiteurs grimpeurs créent une ligne mouvante sur son arête. Sur son flanc, des buissons épineux de nara –le melon du désert, dont les graines sont utilisées dans l’alimentation des autochtones– cohabitent avec des graminées couleur paille, créant d’étonnantes taches vertes et jaunes. La route continue.Tout n’est que douceur et rondeur. Certaines dunes prennent une teinte caramel. Des oryx, ces gracieuses antilopes aux cornes en épée, gambadent. Notre guide se fait poète: «On les appelle des «buveurs de vent»/. Ils se postent en haut des dunes pour abaisser leur température en inspirant l’air en mouvement.»
Ces images sont devenues la signature de la Namibie: des dunes couleur abricot avec en premier plan des arbres statufiés dessinant des ombres fantômatiques, quelques antilopes, un horizon infini. Le désert du Namib court le long de l’Atlantique, du sud de l’Angola à la frontière sud-africaine. Un ruban de 2000 km sur 100 à 150 km de large, qui a donné son nom à une nation d’Afrique australe, ancienne colonie allemande, longtemps considérée comme cinquième province par l’Afrique