L’écrivain Julien Cendres déborde d’émotion. En septembre, au pied levé, Frédéric Mitterrand, s’est rendu au Désert de Retz, pour saluer la restauration du bois qui l’enserre, en bordure de la forêt de Marly (1). Pour l’écrivain, c’est une consécration. Parce qu’il s’y promenait enfant, il a fait de sa résurrection un long combat personnel. Il n’y habite pas, mais le Désert l’habite. Quand il ne se trouve pas dans les collines du Perche à écrire, Julien Cendres fait un saut au Désert, où il se sent chez lui, dans ce rêve de pierres d’un autre temps.
Ce parc a toujours été un mythe pour les amoureux du patrimoine. Peu ont eu la chance de le voir. Les plus insolents parmi nous, dédaignant les panneaux prohibitifs posés par des propriétaires renfrognés, se sont affronté aux ronces et aux orties, quand ils n’étaient pas coursés par les vaches. Un temps, des chiens menaçants se montraient plus efficaces.
François Mitterrand a fait l’école buissonnière de manière plus originale. Survolant le Désert de Retz par hasard en hélicoptère avec Jack Lang, il s’y est posé à l’improviste. Un peu plus tôt, lors d’un dîner, Régine Deforges lui avait parlé de la passion entretenue par Julien Cendres pour cette curiosité. Fasciné sur le champ, le Président ordonna de débloquer des fonds sur les grands travaux pour un premier sauvetage. Et offrit deux jours plus tard à Julien Cendres d’écrire une préface pour le livre qu’il préparait.
Le nouveau ministre de la Culture non plus n’avait jamais vu le