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Libération
Récit

Henry Moore en Tate d’expositions

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A Londres, la Tate Britain montre les œuvres du sculpteur décédé en 1986 et celles de Chris Ofili, tandis que Arshile Gorky et Theo Van Doesburg sont à la Tate Modern… Visite en 3D et en perspectives.
publié le 17 avril 2010 à 0h00

Entre la Tate Britain et la Tate Modern, des coches d'eau permettent d'aller et venir sur la Tamise. Mais la navette n'est pas que géographique, elle est aussi mentale. Henry Moore et Chris Ofili à la Tate Britain, Arshile Gorky et Van Doesburg à la Tate Modern (1). D'un musée à l'autre, on a toute latitude pour juger que les plus modernes ne sont pas, fatalement, les plus contemporains. Cas d'espèce flagrant, la confrontation Moore-Ofili à la Tate Britain. Henry Moore est mort en 1986 à l'âge de 88 ans. Chris Ofili est né en 1968. Le premier est reconnu comme l'un des plus importants sculpteurs du XXe siècle. Le second, après avoir remporté le prestigieux Turner Prize en 1998 et représenté la Grande-Bretagne à la biennale de Venise en 2003, est considéré comme l'un des artistes majeurs de la «nouvelle peinture» à l'instar des YBA (Young British Artists) comme Damien Hirst, Tracey Emin ou les frères Chapman.

Mais par-delà cette reconnaissance commune, symbolisée par leurs expositions dans l'un des plus prestigieux musées londoniens, le fait est que le vieux Moore résiste tandis que le jeune Ofili s'effondre. Certes, Chris Ofili souffre d'être (d'avoir été ?) à la mode et de devoir subir le sort consubstantiel aux engouements de saison, entre usure et désuétude. L'accrochage d'une sélection de ses œuvres produites dans les années 90 et qualifiées génériquement d'«exubérantes», accentue cette impression. En Joconde de l'exposition, sa «scandaleuse» Vierg