Une braise musculaire. Une foutue sensation de tiraillement du bas de la cheville jusqu’à la jointure du genou.
Impossible de repérer mon but dans le noir de la nuit. Je ne voyais pas de mont, ni de crête, pas même un monticule. Ni le sommet d’un pic, ni de montagne face à moi. Je ne voyais rien. Je compris simplement qu’il me faudrait encore tendre mes muscles et fléchir mes chevilles quand mes pieds attaquèrent la pente aigüe du sol pour atteindre Hombori.
Dans l’obscurité qui m’encerclait j’avançais avec peine, déstabilisée par le manque de repères.
Tout autour de moi n’était que froissements de tissu.
Roulements de gravillons dévalant la pente.
Et murmures.
J’entendais des chuchotements et le sol se dérober sous mes chevilles. Glissant sur la droite. Puis en arrière. Des cailloux comme des billes au début du chemin, puis des pierres plus rondes et plus imposantes. Et des rochers contre lesquels ma peau s’éraflait.
Je m’accrochais au bourdonnement des voix dont je ne comprenais pas le sens mais qui me donnaient une direction. Aux bruissements inconnus. Aigus et furtifs souvent. A quelques reprises, plus lourds, écrasant les branchages avec masse.
La douceur de la nuit et le noir m’enveloppèrent. La moiteur africaine me calma et m’apaisa. Je me concentrai sur cette sensation suave où le corps et l’air ne font qu’un.
Sans percevoir aucun mouvement autour de moi, sans ne rien voir bouger, le temps n’eut bientôt plus de prises. Je ne sais combien de temps le tissu devant moi effleura