La première image de Stéphanie Ledoux dont on se souvienne, ce sont deux yeux rouges, ronds comme des billes qui nous regardaient fixement. Sur la page de droite, à côté de ce lémurien aux allures de Mogwai, crayonné dans un style naïf, le mot Madagascar accompagné de la date du carnet: 28 septembre au 17 octobre 2008.

Suivait une quarantaine de planches sur papier brun envoyées à la rédaction dans le cadre du concours Libération Apaj sur le thème du Voyage: beaucoup d’animaux et de dessins esquissés, des photos et ces premiers portraits, sublimes, qui allaient devenir sa marque de fabrique. Visages d’enfants ou de jeunes femmes, au fusain sur un fond de journal ou peint à l’aquarelle. Des regards, une patte, un style et une technique qui déjà laissait pantois. Superbe.

Finaliste à trois reprises - le jury ne l'a pourtant jamais placée dans les deux premières places, au grand dam de l'auteur de ces lignes -, la jeune dessinatrice a depuis su trouver son public, se faire remarquer dans divers festivals dont celui de Clermont-Ferrand où elle fut primée, multiplier les voyages, étoffer son blog… Elle publie aujourd'hui son premier livre Portraits de Voyage aux éditions Elytis.

La globe-trotteuse-carnettiste-peintre, que l’on compare sans cesse à Titouan Lamazou -référence facile et sans doute énervante mais qui n’est pas la pire lorsque l’on débute dans la carrière - mélange ici avec talent de jolis petits