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Libération
Jours tranquilles à l'Est (1/10)

Berlin. Le monde sans le Mur

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En avant-première, les bonnes feuilles de l'ouvrage de Marc Capelle «Jours tranquilles à l’Est, chroniques 1989-2000», en librairies à partir du 24 octobre 2013.
(marc capelle)
par
publié le 17 septembre 2013 à 11h43

«Die Mauer ist weg!» (le Mur est tombé) titraient mes étudiants de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille en 1989, en «une» de leur journal de fin d’année. Le hasard voulait qu’ils se trouvent à Berlin en voyage d’études la fameuse semaine où l’Histoire de l’Allemagne, celle du monde aussi, allait basculer. C’est vrai, le Mur est tombé, mais dix ans plus tard il en reste encore un morceau. Un pan de huit cents mètres, couvert de graffitis plus ou moins inspirés, comme cette caricature de Leonid Brejnev qui embrasse à pleine bouche Erich Honecker.

Les Berlinois ont modérément fêté hier les dix ans de la chute de leur mur, érigé en 1961 par la RDA pour tenter de contenir l’exode des Allemands de l’Est vers Berlin-Ouest, territoire de la République fédérale d’Allemagne. C’est pourtant ici que tout a commencé (ou que tout s’est terminé pour d’autres). Sans la chute du Mur de Berlin, je ne serai jamais parti à Bucarest en 1990. Le changement d’époque, la chute des régimes communistes, a profondément modifié le paysage médiatique des pays concernés. Nouveaux journaux, créations de stations de radio, de chaînes de télévision… Les jeunes voulaient devenir journalistes «pour dire la vérité». Les anciens espéraient le rester pour dire leur vérité. Très vite des centaines, des milliers d’étudiants ou de professionnels déjà en place, en Europe dite «de l’Est», mais aussi en Afrique et en Asie, ont eu besoin d’apprendre un métier : le journalisme. Des centres de formation, des experts