L'apprentissage de l'hiver. Pas l'hiver tout court. L'hiver en Roumanie. Je pouvais m'attendre aux températures d'un climat continental (il fait entre - 10 et - 20°) mais je n'avais pas envisagé ce qu'allaient être les conséquences de ce traitement de choc. Au Canada ou en Norvège, les moyens existent pour affronter les rigueurs de l'hiver. Ici, pas du tout.
Le gel crevasse aisément l'asphalte de mauvaise qualité des routes. Cela dit, on apprend vite à zigzaguer entre les trous et faire les détours nécessaires pour éviter les congères. Il faut dire que la circulation n'est jamais dense en Roumanie et on peut manoeuvrer au jugé sans courir de grands risques. J'ai effectué récemment un tête à queue (involontaire !) en pleine ville sans le moindre dégât.
Dehors, la neige est largement aussi gênante que le froid à proprement parler. Les chasse-neige sont inexistants. A Bucarest, la municipalité fait appel à des bataillons de travailleurs munis d'une simple pelle pour dégager autant que faire se peut les artères principales. Les ouvriers - des hommes et des femmes - mal vêtus, vaguement équipés d'un léger gilet orange, travaillent en parlant, en criant parfois. Un chef les houspille depuis la cabine d'un camion.
La neige surtout tombe en quantité. Une hauteur de un mètre n'est pas extraordinaire. Hier, j'ai passé un long moment à dégager ma voiture recouverte d'un épais manteau blanc et à creuser un passage pour me p