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Libération
JOURS TRANQUILLES À L'EST (6/10)

Budapest, entre frime et inquiétude

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En avant-première, les bonnes feuilles de l'ouvrage de Marc Capelle «Jours tranquilles à l’Est, chroniques 1989-2000», en librairies à partir du 24 octobre 2013.
(Picasa)
par
publié le 25 septembre 2013 à 14h51

Comme souvent en Europe centrale, on croise beaucoup d’Allemands à Budapest. Mais ils n’illustrent sans doute pas ce que l’Allemagne produit de plus moderne. Pas de grands et beaux gaillards, ni de blondes élancées aux yeux bleus. Ici, les Allemands vont par groupes, ils ont souvent dépassé la cinquantaine et avant 1989 ils avaient certainement la malchance d’être du mauvais côté du Mur. Ils sont habillés tristement, affichent des mines fatiguées ou égarées et promènent des kilos surperflus qu’ils n’ont aucune chance de perdre en sacrifiant aux délices de la cuisine hongroise.

Le café Gerbeaud est malheureusement en travaux. Il a été racheté par une firme allemande qui a les moyens de lui redonner son lustre d’antan. Lustre qu’il n’a jamais vraiment perdu d’ailleurs. Gerbeaud a toujours fait partie des lieux à visiter avant de quitter Budapest. A 10 heures du matin ce samedi il est déjà envahi par les touristes attirés par les patisseries et les boiseries de ce prestigieux salon de thé, témoin de la grandeur de la Hongrie d’autrefois. Grandeur qui alimente d’ailleurs la nolstalgie des Hongrois d’aujourd’hui. Toutes les occasions sont bonnes, par exemple, pour ressortir les uniformes des hussards et autres vaillants soldats de jadis. Ce qui est grand, fort et brillant est apparemment, ici, synonyme de qualité. Les parois de verre et de béton des nouveaux hôtels ou des banques, les talons incroyablement hauts des mannequins - car toutes les filles du centre-ville se prennent ma