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La vidéo de quelques-uns de plus beaux carnets de voyage de notre concours.
(Malvina Delesalle)
par
publié le 25 septembre 2013 à 16h27
(mis à jour le 9 décembre 2013 à 11h50)

De tous temps les artistes ont associé les pratiques du voyage à celles du dessin. De fait, le dessin est le premier instrument qui vient sous la main pour garder trace des impressions fugaces du dépaysement. Il facilite les relevés rapides, vite griffonnés, qui donneront peut-être lieu, plus tard, à de nouvelles oeuvres plus méditées. Le dessin permet de partager avec d’autres le goût des « mirabilia », ces curiosités artistiques, ordinaires ou extraordinaires, avidement recherchés par de multiples générations de voyageurs. Il garde vivants les silhouettes rencontrées, les scènes de rue, les mouvements de foule... Par-dessus tout, il aide à fixer les traits des personnes avec qui des moments ont été partagés, celles dont on a pu dresser le portrait lors d’une conversation ou d’un tête-à-tête.

Le dessin demeure toujours plus vivant qu’une photographie ou qu’une vidéo, ce qui peut apparaître paradoxal. C’est qu’il y a dans le dessin une vision, un début d’interprétation, un angle de vue, une hiérarchisation, un parti pris nécessairement personnels. Il y a là l’amorce d’un dialogue avec la réalité, un premier décryptage de cette dernière. Et c’est peut-être précisément la raison pour laquelle les spectateurs ont autant de facilité à « entrer » dans un dessin, à en comprendre la logique, souvent assez immédiate. On a souvent dit qu’observer un dessin, c’est un peu sentir qu’on regarde par-dessus l’épaule de l’artiste.

Le dessin ne se laisse pourtant pas toujours définir aisément.