Menu
Libération
Reportage

Pietrasanta, l’art et la matière

Article réservé aux abonnés
Proche des fameuses carrières de marbre blanc où Michel-Ange venait choisir ses blocs, la bourgade toscane inspire de nombreux artistes, des sculpteurs jusqu’aux auteurs.
publié le 4 octobre 2013 à 20h56

Rendez-vous à la terrasse du Michelangelo, sur la place du Dôme, à Pietrasanta. Avec les marches du duomo, c'est l'un des lieux de rencontre les plus prisés de la petite ville médiévale du nord de la Toscane. Sur le fronton du bar, une plaque rappelle que le célèbre sculpteur de la Renaissance est venu ici ; même si pour l'heure, en cette fin d'après-midi bien tassée, un habitué y vante surtout les mérites du Spritz Aperol (mélange de vin blanc, d'eau gazeuse et d'Aperol). Cette figure de l'artiste génial et la charmante bourgade de Pietrasanta ont inspiré Léonor de Récondo pour son roman Pietra Viva (1). L'écrivaine et violoniste baroque y saisit le sculpteur dans un moment historique précis, à la toute fin de l'année 1505, alors qu'il vient chercher la matière du tombeau du pape Jules II dans les carrières de marbre de Carrare, la ville voisine.

Attablée au Michelangelo, Léonor de Récondo raconte qu'enfant, elle a passé plusieurs étés dans la «Petite Athènes», le surnom de Pietrasanta. Son père, Félix, artiste d'origine espagnole, la traînait d'ateliers en ateliers, à la rencontre d'autres sculpteurs. Depuis la Renaissance et Michel-Ange, les artistes se sont en effet succédé ici : Henry Moore, Mirò, Igor Mitoraj, César, Agustin Cárdenas, Salvador Dalí, Niki de Saint Phalle ou Arman. Pas une place, pas un trottoir où ne trône une sculpture faisant de la cité un musée à ciel ouvert. En ce début d'été, des camions charrient des œuvres gigantesques devant le