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excursion

«C'est pas un cèpe, c'est un bolet!»

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Le ciel vire au gris. La terre est orange... Il pleut. D'étranges et goûteuses structures sortent de terre. Il suffit même de se pencher pour les cueillir...
par DELPHINE DUPRAT
publié le 17 octobre 2013 à 16h22

Vous nous croyez sous l’emprise d’un ergot de seigle ? Pas si truffe, nous parlons ici d'honnêtes champignons (non hallucinogènes), petites merveilles végétales que l'on est allé traquer le week-end dernier en forêt au sud de Versailles avec la ferme intention de concocter un repas aux effets délicieux, si ce n’est délirants, à nos convives.

REVENONS A NOS CHAMPIGNONS. On pénètre dans la forêt (il serait dommage de cueillir ces attrayants catalyseurs de pollution en bordure de route), les arbres ne sont pas encore tous nappés de cuivre automnal et pourtant les feuilles recouvrent déjà le sol en un tapis odorant. Les oiseaux se sont tus à notre approche, la lumière perce par endroits, révélant quelques jolis spécimens de laccaires améthyste, reconnaissables à leurs longues tiges, leur air efflanqué, coiffés d'une toque aux nuances de pierre précieuse.

Ni une, ni deux, on arrache le pied en le faisant tourner sur lui-même afin de laisser intacte la racine enfouie. Histoire de bien faire, je recouvre le tout d’un peu de terre. Mes laccaires reposent au fond du panier, entre deux feuilles de chou. J’ai évité les contenants plastiques, qui « fatigueraient » mes champignons comme de la salade au cours de la ballade. La fébrilité nous gagne lorsque nous remarquons l’incongruité des lieux de pousse, la variété des formes, textures et couleurs.

LA TRANCHE BLEUE. Les clavaires, semblables à des copeaux de parmesan, poussent en buisson, les fistulines évo