Loin des couleurs acidulées des guides touristiques, des tours en bateau-mouche ou des virées shopping dans les grands magasins, le cœur de la capitale ventile depuis des siècles une histoire noire, faite de bûchers, de crimes et de châtiments. Son «ventre» ne demande qu’à déglutir ces récits sanguinolents et romanesques qui ont marqué le quartier des Halles ou l’île de la Cité. La Toussaint approchant, on est parti sur les traces de fantômes illustres…
21 h 30 Le roi est mort
Les ruelles étroites fourmillent encore de noctambules battant le pavé en cette soirée automnale. Dans la petite rue de la Ferronnerie (Ier), en plein cœur de ce Paris populaire cher à Dumas, Eugène Sue ou encore Hugo, un roi se cache pour mourir. Seul un drôle de rectangle gris au sol signale que c'est ici qu'a trépassé Henri IV, le 14 mai 1610. Frappée de l'emblème de la famille de Bourbon, la plaque posée entre deux terrasses de café sans saveur est désormais piétinée dans une indifférence bruyante et enfumée. Notre guide d'un soir, l'historienne Dorothée Hervin, animatrice de visites guidées du Paris criminel, sait pourtant exhumer par les mots la dépouille du souverain, qui se rendait alors à l'Arsenal voir le duc de Sully. Mais des difficultés de circulation poussent le cortège à fortement ralentir, laissant le champ libre à l'assassin, François Ravaillac, pour sauter sur le marchepied du carrosse et transpercer le monarque de coups de couteau mortels. Le cortège royal s'en retourne immédiatement au Louvre, ta