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Libération
Carnet de voyage

Andrea, encrée dans le quotidien

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Les archives graphiques d'Andrea Joseph, jeune illustratrice ballottée entre la France et la Grande Bretagne. Un regard plein d'optimisme et de fraîcheur.
par Robert MALLOWNAY
publié le 8 novembre 2013 à 16h04

Des allumettes éparses, trois livres entassés au pied du lit, une figurine exotique, un clou tombé de la poche... Andrea Joseph collectionne les indices du quotidien, qu’elle passe au filtre velouté de son stylo Bic, révélant la présence humaine, les traces de son passage là où d’autres verraient communément l’usure. Restes de repas, moyens de locomotion divers, sac de voyage, résidences successives sont inventoriés avec délicatesse dans cette vaste entreprise d’archivage de sa propre existence.

Curieux carnet de voyage qui ne nous donne à voir que peu de paysages et de monuments. Et pourtant, c'en est bien un, en témoigne sa forme : un bloc dense, aux bords arrondis - comme cornés par le voyage -, bordé d'un élastique. Proche du journal intime (elle y partage ses pensées fugaces), Andrea's book s'adresse à un public curieux de pénétrer dans les coulisses de la création, de se laisser glisser au rythme de la divagation poétique de cette jeune illustratrice.

Certaines pages retracent le processus de réalisation de ses dessins, de l’ébauche à l’image finie, collectant cette fois-ci les étapes, les instants. Griffonnant sans relâche, l’artiste anglaise nous fait redécouvrir avec tendresse le monde qui se trame dans les recoins, la galaxie ordonnée des tiroirs de bureau, le foisonnement d’une boîte à couture, la beauté touchante de différentes graphies au dos des cartes postales... «Drawn with love», selon ses propres mots.

Et lorsqu'elle ne voyage pas, c'est