Menu
Libération
Loir-et-Cher

Chambord fait chambre à part

Article réservé aux abonnés
Avant que le domaine ne lance son grand ravalement pour touristes, il faut aller goûter au charme d’une nuit hors du temps près du plus grand des châteaux de la Loire.
(mφop plaφer)
publié le 15 novembre 2013 à 20h06
(mis à jour le 18 novembre 2013 à 9h40)

Le patrimoine, c'est plus ce que c'était. Aujourd'hui, les vieilles pierres doivent gagner des sous, les châteaux et donjons devenir des entreprises efficientes. Tout ça cherche son avenir dans un fooding à la con, des boules à neige design et des hôtels quatre-étoiles à serrures électroniques. C'est sûr, elle est largement révolue, l'époque où, pour atteindre l'extase, les romantiques allaient renifler les ruines «enlierrées» de Jumièges (Seine-Maritime) et Pierrefonds (Oise).

Cependant, quelques havres d'art et d'histoire pas encore tout à fait alignés sur les normes du tourisme contemporain espèrent votre visite : dernier embarquement avant liquidation ! Dernier tour du propriétaire avant le nettoyage à sec du XXIsiècle ! Ainsi Chambord, la perle de François Ier de retour de Marignan. Plus grand des châteaux de la Loire. Domaine endormi vaste comme Paris intra-muros. Terre d'accueil de la fauvette pitchou et du balbuzard pêcheur. Joyau architectural et naturel dont les gestionnaires s'apprêtent à secouer les plumes pour en faire tomber de l'or. Descendez à la gare de Blois et débrouillez-vous pour faire les 18 kilomètres restants. Il y a urgence.

Imagination. On ne visite pas Chambord. On s'en va visiter l'idée que l'on se fait d'une visite de Chambord, ce qui est sensiblement différent. Le château n'a pas été construit pour être habité : quinze ans d'occupation seulement en cinq cents ans d'existence. L